vendredi 15 août 2014

Quelques considérations sur le chamanisme

Un goût prononcé pour tout ce qui relève du domaine spirituel (pour le dire vite), s'ajoutant à des lecture romanesques inspirantes, m'a amené à me documenter sur ce riche domaine qu'est le chamanisme.

A ce titre, je vous recommande vivement la lecture de l'article suivant (encyclopédique dans les deux sens du terme) de la version anglophone de Wikipedia.

Il sera bien sûr question d'ayahuasca, le sujet fascinant beaucoup d'Européens - on devine hélas rapidement pourquoi. Mais il serait dommage de s'arrêter à la question des plantes psychotropes, le chamanisme constituant un puits de connaissances (médicinales, zoologiques, spirituelles...), une sagesse, un élément du patrimoine culturel mondial et une religion tout à fait passionnants. Avec ceci de remarquable que l'on trouve des points communs entre les pratiques de peuples adeptes du chamanisme vivant en des régions du monde diamétralement opposées.

Une autre lecture qui s'impose à ceux que le domaine intéresse est celle d'ouvrages du célèbre Carlos Castaneda, chercheur en anthropologie, parti dans les années 1960 au Mexique pour subir l'initiation d'un chaman yaqui. Ses ouvrages ont connu un grand succès. Je vous conseillerai Voir - Les enseignements d'un sorcier yaqui (1971).

Au-delà des nuages, extraits #3


Je reviens maintenant à la présentation de mon roman. Pendant le vol vers Caracas, l'ethnologue Christian Chéron donne à son nouveau larbin un aperçu de son champ de recherches, le chamanisme et la divination :

"J'en viens enfin au troisième exemple : les visions. Au cours de sa vie, le chaman est amené à demander aux esprits leur conseil face à certaines décisions cruciales.


Par des procédés variés – tous passionnants, notez bien – il se place dans un état de transe, entre dans une antichambre du monde des esprits, dialogue avec grande prudence avec ces derniers et revient de son périple, porteur d'une vision de première qualité qu'il relate à la tribu.

Chez les Yonagunis, l'antichambre est décrite dans les visions comme un petit lac circulaire. Lorsque les grands ancêtres se manifestent, un tourbillon se forme au centre du lac, d'où remonte une créature marine qui parle au chaman avec des tintements de cloche.

Les Oroqens, eux, voient une immense steppe, plongée dans une obscurité semblable à celle qui précéderait un grand orage. Au-dessus du chaman, un nuage également circulaire, qui s'ouvre par le milieu, relâchant un éclair qui le transperce en lui transmettant la connaissance.

Pour finir, chez nos amis les Merimas, la cérémonie se déroule de nuit et le chaman, accompagné par les battements des tambours de ses assistants, s'y voit flottant paisiblement devant le disque lunaire. Puis la vision se manifeste, d'une manière toujours terrifiante. (...) Si bien que c'est toujours lorsque le prêtre se sent pris de torpeur et croit que la transe va se dissiper, qu'un immense serpent surgit d'un cratère de la lune, enserre son corps dans ses anneaux et le scrute avec colère et appétit, le menaçant de lui extraire le foie et le cœur de ses crocs venimeux. Ensuite, lorsque le serpent-esprit a reconnu les intentions du chaman, il relâche son étreinte et lui parle avec douceur..."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire